Quoi de neuf dans le guide de Harvard sur l’ostéoporose ?

Quoi de neuf dans le guide de Harvard sur l’ostéoporose ?

Résumé

L’école de Santé de Harvard a publié un livre sur la prévention et le traitement de l’ostéoporose. Après une introduction sur le métabolisme osseux, le livre plonge dans les causes de l’ostéoporose et les facteurs de risque. Il propose ensuite un plan d’action à base de prévention, pour toutes et tous, et de traitement, pour celles et ceux qui sont touchés. La prévention repose particulièrement sur l’alimentation et l’exercice physique ; le traitement sur des médicaments variés. Le livre insiste sur le fait que l’ostéoporose est loin d’être inéluctable.

Harvard - Prévenir et soigner l'ostéoporoseConclusion

Je vais commencer par une conclusion sur ce livre, conclusion qui est une sorte de résumé général en un grand paragraphe. Le lecteur passionné par la question pourra aller consulter le résumé détaillé qui figure en annexe ci-dessous ou, même, acquérir le livre pour aller plus loin dans le détail de la compréhension (le livre est en anglais).

Ce livre fait un point complet de tout ce qu’une personne intéressée par la santé osseuse doit savoir pour bien piloter sa prévention ou son traitement d’ostéoporose ou d’ostéopénie, avec l’aide de professionnels de santé. Tout l’intérêt de ce livre est de faire le point sur cette maladie et de savoir ce que l’on peut faire à chaque étape : avant, au début (en cas d’ostéopénie), pendant (en cas d’ostéoporose).

L’os et l’ostéoporose

Pour faciliter cette compréhension, le livre commence par présenter l’os, les cellules majeures qui le font vivre, sa structure biologique et minérale. Il rappelle la dynamique de l’os à l’adolescence qui est le meilleur moment pour construire des os très solides.

Puis les causes de l’ostéoporose sont abordées : le vieillissement, la ménopause, certaines maladies, certains médicaments dont les gluco-corticoïdes… Le livre insiste sur le fait que l’ostéoporose est loin d’être inéluctable car de nombreuses personnes ne sont pas touchées, même si elles perdent souvent un peu de densité osseuse.

Vos facteurs de risque

Au-delà des facteurs de risque sur lesquels nous ne pouvons rien (sexe, âge, famille, race), nous pouvons agir sur de nombreux autres facteurs : calcium, vitamine D, sédentarité, tabac, alcool, médicaments… Un examen d’ostéodensitométrie est recommandé aux femmes de 65 ans et aux hommes de 70 ans, voire avant en cas de facteurs de risques particuliers.

Détection de l’ostéoporose

L’ostéoporose est une maladie sans symptômes dont les conséquences sont des fractures (hanches, colonne vertébrale, poignet…) qui entraînent de graves troubles (douleur, incapacités, invalidité, isolement, dépression, décès…). Les fractures peuvent se produire sans choc.

La détection de l’ostéoporose se fait souvent après une fracture, alors qu’il est possible d’anticiper par une ostéodensitométrie. En cas d’ostéopénie, le risque de fracture majeure dans les dix ans peut dépasser 20% !

Plan d’action

En cas d’ostéopénie ou d’ostéoporose, un plan d’action sera mis en route avec votre médecin pour arrêter l’évolution négative : nutrition, exercice physique, médication, prévention des chutes. En cas d’ostéoporose ou en cas d’ostéopénie avec des facteurs de risques, votre médecin préconisera un traitement.

Si votre densité osseuse est normale, la prévention est utile : facteurs de risques, calcium et vitamine D, activité physique, et échange avec votre médecin.

Nutrition

En matière de nutrition, le calcium (1000 à 1200 mg/j) et la vitamine D (600 à 800 UI/jour) sont indispensables. Pour le calcium, il y en a dans les produit laitiers, des fruits à coques, des graines, des légumineuses, des fruits, des légumes, des poissons avec arêtes… Il faut souvent compléter par des compléments bien choisis (attention à certains produits dits « naturels » contenant des éléments toxiques). L’alimentation ne permet pas d’atteindre les doses de vitamine D nécessaire. Elle est normalement produite par la peau, grâce aux rayons du soleil. Toutefois, dans la majeure partie de l’Amérique du Nord (et de l’Europe), le soleil n’est pas suffisamment puissant en automne et en hiver. Les suppléments sont indispensables (vitamine D3 : plus facilement assimilable). La vitamine K est apportée par les végétaux à feuilles vert sombre. Certains aliments apparaissent affaiblir les os : caféine, sel, pour les protéines c’est controversé, alcool, certains sodas, vitamine A.

Exercice physique

Pour la santé osseuse, il est bon de travailler la musculation, la souplesse et l’équilibre. Les sports qui soumettent le corps à son propre poids et qui transmettent des vibrations aux os (tennis, course à pied…) sont les plus utiles. Il convient d’y aller progressivement, de s’échauffer en début de séance et de laisser 48h de repos entre 2 séances intenses. En cas d’ostéoporose ou d’ostéopénie, les premières séances sont à préparer sous la supervision de votre médecin, puis avec l’aide d’un kinésithérapeute.

Il convient également de prévenir les chutes par des exercices d’équilibre et de musculation et en supprimant tous les facteurs de risque autour de soi.

Les médicaments

Plusieurs types de médicaments peuvent être utilisés, au moins temporairement.

Les bisphophonates sous forme orale ou par injection diminuent les risques de fractures de 40 à 70%. Sous forme orale, ils nécessitent des précautions pour protéger le système digestif. Les effets sont rapides (< 1 an) et durables (> 10 ans) pour un traitement d’environ 5 ans. Les accidents liés à ces médicaments sont très rares (1 cas sur 10.000 à 100.000) et très souvent liés à des cancers et des doses très élevées.

Les modulateurs sélectifs des récepteurs des oestrogènes (SERM) réduisent le risque de fracture de 30 à 50%.

Les anticorps monoclonaux humains ralentissent la résorption osseuse.

L’effet des oestrogènes ne dure que durant la prise de ces hormones. Une hormone parathyroïde synthétique diminue les risques de fractures de 50 à 70%.

Après une fracture

Les fractures entraînent des troubles très importants, d’où l’importance de la prévention.

Une fracture vertébrale nécessite 2 à 4 mois de guérison avec parfois des douleurs très fortes, avec des mesures conservatoires pouvant faire intervenir des antalgiques, de la kinésithérapie, de la chirurgie, de l’ergothérapie et de la podologie.

Après une fracture de la hanche, il faudra une rééducation et des aménagements d’habitat.

Après une fracture, les groupes de soutien peuvent être très utiles.

Annexe – Résumé détaillé de la publication

Une publication de l’Ecole de Santé de Harvard

L’école de Santé de Harvard, aux Etats-Unis, est l’une des plus réputées du monde. Elle édite des livres sur la santé destinés au public de manière à faire connaître les meilleures avancées de la médecine dans différents domaines, dont l’ostéoporose.

J’ai lu pour vous ce livre de 57 pages qui porte le titre (en anglais) de « Ostéoporose : guide de prévention et de traitement » paru en 2016. Il a été rédigé sous la direction du Dr David Slovik, chef de service d’endocrinologie et professeur à l’Ecole de Médecine de Harvard.

Plan du livre

Le livre est organisé de la manière suivante :

  • Connaissances de l’os,
  • Les causes de l’ostéoporose,
  • Connaître nos facteurs de risque,
  • Les conséquences de l’ostéoporose,
  • La détection de l’ostéoporose,
  • Développer un plan d’action,
  • La nutrition pour protéger ses os
  • L’exercice physique pour protéger ses os
  • Les médicaments pour protéger ses os,
  • Faire face aux fractures.

Connaissances de l’os

Les os sont aussi solides que du béton et constituent une réserve de minéraux. Ils sont vivants et, en vieillissant, ils peuvent devenir plus fragiles.

Alors que l’extérieur de l’os est très dur, dense et très solide, l’intérieur est spongieux et fragile. Les proportions varient en fonction des os. Ils sont formés d’une matrice de protéines et de minéraux (calcium, phosphore, sodium, magnésium, potassium). L’os se reconstruit en permanence à l’aide de différentes cellules qui détruisent et construisent l’os avec les matériaux qui circulent dans le sang.

Quand on est jeune, la construction d’os l’emporte sur la destruction. Vers 30 ans, les processus s’équilibrent. En vieillissant, ils s’inversent souvent, ce qui peut entraîner l’ostéoporose. Il n’est jamais trop tard pour adopter des habitudes protectrices des os.

Les hommes ont en moyenne des os 30% plus denses que les femmes. Le calcium et la vitamine D sont majeurs pour former de l’os pendant la croissance. L’exercice « en charge » permet de consolider les os. Certains types de médicaments affaiblissent l’os. La ménopause peut entraîner des pertes osseuses très importantes (20%) alors que la perte est beaucoup plus lente chez les hommes du même âge.

Les causes de l’ostéoporose

S’il est normal de perdre un peu d’os, tous ne sont pas atteints d’ostéoporose. Il n’y a pas de symptômes. Mais certaines causes sont sous votre contrôle.

L’ostéoporose primaire est la conséquence de la ménopause, du vieillissement (diminution de la formation de l’os, diminution de la disponibilité de calcium et de vitamine D). L’ostéoporose secondaire est la conséquence de maladies (problèmes génétiques, anorexie, certains cancers, certaines maladies digestives…) ou de médicaments (gluco-corticoïdes ou corticostéroïdes, inhibiteurs d’aromatase, suppresseurs d’androgènes, médicaments contre le rejet de greffes, inhibiteurs de pompes à protons, inhibiteurs de recapture de sérotonine, diurétiques, certains médicaments contre le diabète…). Les glucocorticoïdes diminuent l’absorption de calcium, augmentent l’élimination urinaire de calcium, ralentissent les ostéoblastes (cellules qui bâtissent l’os), stimulent les ostéoclastes (qui détruisent l’os), soutirent le calcium des os, diminuent la production d’hormones sexuelles…

Connaître nos facteurs de risque

Les facteurs de risques sur lesquels nous ne pouvons rien : le sexe (les femmes plus que les hommes), l’âge, les antécédents familiaux, la race (les Caucasiens et les Asiatiques plus que les Noirs et les Hispaniques)…

Les facteurs que nous pouvons contrôler : des apports insuffisants de calcium et de vitamine D, la sédentarité (augmente le risque de fractures de 30 à 50%), le tabac (55% d’augmentation du risque), l’excès d’alcool (dès deux verres par jour), certains médicaments…

Chez les femmes, après 65 ans, l’os perd environ 1% de sa masse par an. La petite taille et la grande minceur sont également des facteurs de risque, ainsi que la diminution des œstrogènes (ménopause, anorexie, activité physique extrêmement intense, boulimie…). L’ostéoporose frappe également les hommes.

La Fondation Américaine contre l’Ostéoporose (NOF) recommande un examen de densitométrie à toutes les femmes à partir de 65 ans et aux hommes à partir de 70 ans, voire plus tôt en cas de facteurs de risques. Les recommandations sont alors de l’exercice physique en charge régulièrement, des apports suffisants de calcium et de vitamine D, l’arrêt du tabac et l’arrêt de l’excès d’alcool.

Les conséquences de l’ostéoporose

C’est une maladie sans signe révélateur. Les fractures ostéoporotiques concernent principalement la hanche, la colonne vertébrale, le poignet. Elle entraînent de graves conséquences : douleur, incapacités, autonomie, isolement, dépression…

Les fractures de la hanche sont les plus préoccupantes : au mieux, la personne sera immobilisée temporairement ; souvent l’os se répare mal et entraîne une infirmité permanente (incapacité à réaliser les tâches courantes, à s’habiller, à marcher, hospice de soins, escarres, pneumonie, risque de décès de 10 à 20%…).

Les fractures de la colonne vertébrale sont deux fois plus fréquentes que celles de la hanche. Elles peuvent se produire sans aucun choc, par écrasement sous le poids du corps et parfois entraîner des douleurs très intenses récurrentes. Avec l’augmentation du nombre de vertèbres fracturées, la colonne vertébrale se déforme vers l’avant, entravant la respiration et la digestion. L’infirmité peut être aussi importante qu’après une fracture de la hanche.

Les fractures du poignet se remettent souvent, avec parfois des difficultés dans la vie courante. Tous les os du corps peuvent également être concernés.

La détection de l’ostéoporose

Classiquement on attend les fractures pour faire le diagnostic. Mais actuellement, il est possible d’anticiper. L’examen le plus courant est l’ostéodensitométrie qui mesure la densité osseuse dans les vertèbres lombaires et les hanches (haut du fémur).

La publication de Harvard recommande une ostéodensitométrie aux femmes de plus de 65 ans, aux hommes de plus de 70 ans, voire plus tôt en cas de facteur de risques (maladies, médicaments à risques, faible poids, fracture antérieure…).

La Fondation Américaine contre l’Ostéoporose recommande en outre une radio de la colonne vertébrale pour certains groupes à risques.

Pour une personne atteinte d’ostéopénie (premier stade avant l’ostéoporose), le risque de fracture grave peut dépasser 20% dans les 10 ans suivants.

Il existe aussi des tests de laboratoire d’analyse pour évaluer les vitesses de formation et de résorption osseuses. Ils permettent notamment de voir l’efficacité des traitements.

Développer un plan d’action

En cas d’ostéopénie ou d’ostéoporose, un plan d’action sera mis en route avec votre médecin : nutrition, exercice physique, médication, prévention des chutes.

En cas d’ostéopénie, il s’agit d’arrêter l’évolution négative vers l’ostéoporose, et cela peut souvent se faire sans médicaments : des exercices en charge (pour stimuler l’os), suffisamment de calcium et de vitamine D (alimentation ou suppléments), arrêt du tabac, limitation de l’alcool, diminution du risque de chutes, médicaments éventuellement si les risques sont plus élevés…

En cas d’ostéoporose, votre médecin préconisera un traitement, ce qui n’exclut pas les mesures mentionnées en cas d’ostéopénie.

Si votre densité osseuse est normale, les recommandations de prévention précédentes s’appliquent. En outre, à la ménopause, les femmes ont intérêt à faire le point sur leurs facteurs de risques, vérifier les apports de calcium et de vitamine D (test), revisiter vos activités physiques, parler prévention avec votre médecin. A partir de 65 ans, il convient d’augmenter les apports de calcium (1200mg/j) et de vitamine D (800 à 1000 UI/jour), travailler aussi son équilibre en exercice physique, parler prévention avec son médecin.

La nutrition pour protéger ses os

Compte tenu de l’importance de la nutrition, il n’est jamais trop tard pour faire les changements favorables pour préserver son ossature.

Le calcium et la vitamine D sont indispensables à la santé osseuse. Les études sont encore en cours pour déterminer les doses journalières précises les plus favorables. A la demande des gouvernements américains et canadiens, l’Institute of Medicine a rédigé des recommandations (cf. tableau).

Recommandations

de l’Institute of Medicine

Calcium (mg/jour)

Vitamine D (Unités Internationales/jour ou UI/jour)

19 à 50 ans

51 à 70 ans

Plus de 70 ans

19 à 50 ans

51 à 70 ans

Plus de 70 ans

Femmes

1000

1200

1200

600

600

800

Hommes

1000

1000

1200

600

600

800

Limites maximales

2000

4000

Ces recommandations ne font pas l’unanimité pour la vitamine D, certains organismes en recommandant plus à partir de 50 ans, d’autres moins.

Les experts préconisent de privilégier les apports alimentaires de calcium plutôt que les suppléments. Les aliments contenant le plus de calcium sont les produits laitiers, des fruits à coques (amandes, noisettes…) et graines (sésame, tournesol…), des légumineuses (soja…) et légumes (choux…), des fruits, des poissons (notamment avec arêtes…) et fruits de mer. Pour que le corps puisse mieux intégrer le calcium, il convient de répartir les aliments qui en contiennent sur les différents repas. Il est souvent difficile d’atteindre les quantités recommandées par l’alimentation, et il faut compléter par des suppléments. Les suppléments au carbonate de calcium contiennent le plus de calcium et sont à prendre durant les repas. Les suppléments au citrate de calcium sont plus faciles à digérer pour certaines personnes et peuvent se prendre hors des repas. Il convient de fractionner les prises sur la journée. Certains suppléments contiennent du plomb qui est toxique, notamment ceux issus de coquilles d’huîtres, d’os, de dolomite, de corail… qui n’ont pas été purifiés. Dans quelques cas, des précautions supplémentaires sont à prendre. Il existe des suppléments qui combinent le calcium et la vitamine D.

La peau, le foie et les reins sont capables de produire ensemble de la vitamine D par les rayons du soleil. Toutefois, le soleil est trop faible en hiver au Nord du 40° parallèle (Valence en Espagne, Sardaigne en Italie, Missouri aux Etats-Unis…). Peu d’aliments en contiennent naturellement : œufs, poissons de mer, foie… Beaucoup d’experts recommandent une supplémentation et des tests sanguins réguliers (30 à 74 ng/ml). La vitamine D3 est la plus facilement absorbée. De très fortes doses ne semblent pas apporter d’avantages particuliers.

La vitamine K est utile pour la solidité osseuse et diminue les risques de fractures. Les quantités nécessaires (120 mcg/j pour les hommes, 90 mcg/j pour les femmes) sont facilement atteintes avec l’alimentation : épinards, brocolis, choux de Bruxelles, légumes à feuilles vert sombre… Toutefois, les personnes sous médicaments anti-coagulants doivent prendre des précautions.

Certains aliments apparaissent affaiblir les os : caféine, sel, pour les protéines c’est controversé, alcool, certains sodas, vitamine A.

L’exercice physique pour protéger ses os

Il préserve la solidité des os et améliore la coordination et l’équilibre. En outre, il préserve la santé générale. A ce dernier effet, il est bon d’avoir des activités aérobiques, de musculation, d’équilibre, d’assouplissement.

Les exercices qui consistent à soumettre le corps à tout son poids entraînent une meilleure densité osseuse à tout âge (plus quand on est jeune) : le tennis ou la course à pied (excellent pour la prévention), le taï-chi (il améliore l’équilibre, la puissance musculaire et la souplesse) ou la marche (pour les personnes atteintes d’ostéoporose), mais pas la natation, ni le vélo. Les activités à fort impact ont plus d »effet positif que les activités à faible impact. Il est bon de faire au moins 30 mn d’exercice par jour. Le yoga peut aussi avoir un certain intérêt.

Les exercices de musculation permettent de renforcer tous les os concernés. Il est important d’en faire pour tous les groupes musculaires (jambes, cuisses, dos, poitrine, abdominaux, épaules, bras) 2 ou 3 fois par semaine (1 à 3 séries de 8 à 12 répétitions) avec un échauffement et un retour au calme de 10 mn, en terminant par des étirements. Votre objectif, c’est votre forme (pas votre poids), allez-y régulièrement, respirez, adaptez en fonction de vos forces, pratiquez régulièrement, et laissez 48 h entre deux sessions identiques (récupération). Pour ce qui concerne les plates-formes vibrantes, les preuves de leur efficacité ne sont pas suffisantes.

En cas d’ostéoporose ou d’ostéopénie, il faut faire la première séance avec un médecin, continuer en se faisant accompagner par un kinésithérapeute, y aller progressivement, éviter les mouvements à risque notamment les flexions et les torsions de la colonne vertébrale, ralentir en cas de douleur.

La prévention des chutes : 95% des fractures de la hanche proviennent des chutes et les risques augmentent avec l’âge. Les exercices d’équilibre et de musculation réduisent les risques. En outre, il convient de supprimer les obstacles au sol, de bien éclairer les passages, de nettoyer les endroits glissants et de porter des chaussures antidérapantes, limiter l’alcool, de faciliter l’accès aux objets usuels, de mettre en place des poignées (baignoire) et tapis antidérapants (salle de bain), de faire attention aux animaux, d’être vigilant avec certains médicaments, de faire vérifier sa vue.

Exercices de musculation et d’équilibre pour la santé osseuse

Les exercices présentés dans le livre sont faits pour démarrer l’activité physique (il est important d’en parler à son médecin). Il s’agit de faire, 2 à 3 fois par semaine, avec 48 h de repos entre chaque séance, 2 à 4 séries de 8 à 12 répétitions de ces exercices qui visent à entraîner les groupes musculaires majeurs.

  1. Debout, se hausser sur la pointe des pieds ;

  2. Monter dix marches d’escalier ;

  3. Faire le pont : couché sur le dos, pied à plat au sol, jambes repliées, soulever le bassin pour décoller du sol ;

  4. Triceps : assis sur un fauteuil avec des bras, se soulever en s’appuyant sur ses bras, en s’aidant éventuellement des jambes ;

  5. Extension arrière de la cuisse : en appui sur le dossier d’une chaise, le buste penché à 45°, lever vers l’arrière une cuisse à 45° puis l’autre ;

  6. Lever d’une chaise : les mains sur les épaules, se lever d’une chaise uniquement par la force des cuisses ;

  7. Epaules : des poids dans les mains au-dessus des épaules, à hauteur du cou, soulever les bras verticalement ;

  8. Extension latérale de la cuisse : appuyé sur le dossier d’une chaise, lever une cuisse vers le côté pour lever de 20 cm le pied lesté d’un poids ;

  9. Biceps : un poids dans chaque main, bras verticaux, paumes vers le haut, lever les avant-bras de l’horizontal à la verticale ;

  10. Papillon : assis sur une chaise, les bras en croix, paumes vers l’avant, un poids dans chaque main, amenez les bras devant soi et revenir.

Exercices d’équilibre :

  1. Debout, sans se tenir, les mains sur les hanches, des poids aux chevilles, lever une cuisse horizontalement en laissant la jambe verticale ;

  2. Pose de l’arbre (yoga) : debout, pieds légèrement écartés, se mettre en équilibre sur un pied et soulever l’autre pied à hauteur du genou ;

  3. Fente inverse : debout, reculer nettement un pied pour le poser sur la pointe, puis plier les genoux pour amener le genou arrière au sol ;

  4. Faire 8 à 12 pas en mettant les pieds l’un devant l’autre, le talon juste devant les orteils.

Les médicaments pour protéger ses os

Ils jouent un rôle en cas d’ostéoporose déclarée et/ou avec une fracture de la hanche ou de la colonne vertébrale. Ce médicaments ne sont pas à prendre à vie. Votre médecin vous refera faire des tests de contrôle.

Les bisphosphonates

Ils (alendronate ou Fosamax, Risedronate ou Actonel, Ibandronate ou Boniva, acide zolédronique ou Reclast) sont à prise orale (hebdomadaire ou mensuelle) ou sous forme de perfusion trimestrielle ou annuelle. Ils ralentissent la résorption osseuse consolidant modestement l’os. Pris correctement, ils sont généralement bien supportés. A défaut, ils entraînent des problèmes digestifs. Ils peuvent entraîner des douleurs osseuses, articulaires ou musculaires ou de la fièvre. D’autres problèmes, extrêmement rares, ont été mentionnés. Ils ralentissent la perte osseuse, renforcent la densité, réduisent les risques de fractures de 40 à 70%. Ils sont aussi efficaces qu’un traitement hormonal. Leurs effets peuvent être rapides (moins d’un an) et durables (10 ans au moins). Un traitement de 5 ans est suffisant dans la plupart des cas (hormis risque élevé de fracture vertébrale). Le ranélate de strontium est très efficace pour les femmes de plus de 75 ans. Il est utilisé en dernier ressort et ne convient pas aux personnes ayant des problèmes cardiovasculaires.

L’avis du Dr. Slavik sur les bisphosphonates : la responsabilité de l’Alendronate dans les fractures atypiques reste à prouver et ce sont des événements extrêmement rares. 94% des cas d’ostéonécrose de la mâchoire concernent des patients atteints de cancer avec des doses extrêmement élevées. Le risque concerne 1 cas sur 10.000 à 100.000 tous les ans. Il est bon d’avoir une excellente hygiène dentaire et de prévenir son dentiste. Les enquêtes réalisées n’ont pas trouvé de lien entre la fibrillation cardiaque et les bisphophonates. Des fractures de la hanche ont eu lieu avec des chutes de faible hauteur pour des patients sous traitement . Elles sont très peu nombreuses. Pour ce qui concerne l’arrêt des traitements, cela peut s’envisager au bout de 5 ans pour les femmes qui n’ont pas un risque particulièrement élevé de fractures vertébrales : leur protection reste bonne, mais il convient de faire des examens de contrôle. Une étude de 2015 a montré que les bisphosphonates n’entravaient pas la consolidation des fractures. En conclusion, la diminution des fractures observée au cours des dernières années est sans doute due en grande partie aux bisphophonates et les effets secondaires sont très rares.

Les modulateurs sélectifs des récepteurs des oestrogènes (SERM)

Ils permettent de bénéficier des effets positifs des oestrogènes en limitant les effets négatifs : ils promeuvent la croissance de l’os sans pour autant favoriser les cancers. Le Raloxifène (Evista) est le seul SERM commercialisé actuellement. Il réduit le risque de fracture de 30 à 50%. En outre, il semble protéger contre le cancer du sein mais peut aggraver certains problèmes cardiovasculaires.

Les anticorps monoclonaux

Le Denosumab (Prolia) est un anticorps monoclonal humain, fabriqué par génie génétique, qui s’injecte tous les 6 mois et ralentit la résorption osseuse.

Les hormones

Les oestrogènes (Premarine, Estrace…) permettent de traiter les troubles de la ménopause. Toutefois, il est recommandé de faire le traitement pendant une période aussi courte que possible, et dès que le traitement s’arrête, l’état osseux se dégrade à nouveau.

Le Teripatide (Forteo) est une hormone parathyroïde synthétique pour le traitement de l’ostéoporose. Comme l’hormone naturelle, il facilite l’absorption et la rétention de calcium et il stimule la construction osseuse. Il diminue les risques de fractures de 50 à 70%. Il est injecté tous les jours au maximum pendant deux ans. Il peut entraîner des nausées, des étourdissements et des crampes musculaires.

La calcitonine (Miacalcin, Fortical…) est produite par la thyroïde. Elle a un effet modeste sur l’os et entraînent des désagréments de la vie courante. L’Agence Européenne de Médecine recommande de ne pas l’utiliser contre l’ostéoporose.

Faire face aux fractures

Les fractures sont souvent douloureuses et effrayantes, plus tous les troubles de la vie courante qu’elles entraînent. Suffisamment de calcium, de vitamine D, des exercices en charge et des traitements adaptés peuvent vous protéger.

Vivre avec une fracture vertébrale

Il faut 2 à 4 mois de guérison avec parfois des douleurs très fortes. On peut utiliser différents antalgiques, avec précaution, du repos (trop affaiblit les os), du chaud et du froid, des massages, de l’acupuncture, des système de maintien (corset…). Si cela ne suffit, il est possible d’opérer : vertébroplastie (injection de « ciment » osseux dans une vertèbre écrasée) et kyphoplastie (restitution de la hauteur de la vertèbre avec vertébroplastie) qui soulagent fréquemment avec des risques opératoires à prendre en compte. Il est possible de demander conseil à son kinésithérapeute pour le choix d’une canne. Il convient également de mettre en place progressivement des exercices physiques adaptés (musculation, souplesse, équilibre) et d’aménager son habitation avec l’aide d’un spécialiste (ergothérapeute). Il convient souvent d’adapter sa garde-robe (vêtements de maternité par exemple) et de choisir des chaussures plates adaptées (podologue).

Vivre avec une fracture de la hanche

Une rééducation peut être extrêmement utile pour renforcer la hanche, améliorer la coordination et l’équilibre, et assouplir (kinésithérapeute), et rendre l’habitation plus sûre (ergothérapeute).

Les groupes de soutien peuvent aider à rompre l’isolement, soutenir le moral et faciliter la guérison.

Source :

David M. Slovik et alii, Osteoporosis : a guide to prevention and treatment, Harvard Medical School, Boston, 2016

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