Magnésium : comment savoir si vous en avez suffisamment

Magnésium : comment savoir si vous en avez suffisamment

Résumé :

Le déficit en magnésium est trop courant, et les examens courants de laboratoire ne peuvent le mettre en évidence simplement. Un bon compromis, actuellement, est le « test thérapeutique de charge ». Il s’agit, dans un premier temps, de se supplémenter raisonnablement (< 250 mg/j) pendant plusieurs semaines et de vérifier si les symptômes sensibles de déficit disparaissent.

Métabolisme magnésiumDes déficits beaucoup trop fréquents

Les enquêtes alimentaires montrent régulièrement qu’une fraction importante de la population (et la majorité des femmes) manque de magnésium

Or on sait que le magnésium est un élément extrêmement important pour le bon fonctionnement de notre métabolisme, car :

Des déficits qui sont fort mal repérés

Il ne faut alors pas s’étonner que nous souffrions régulièrement de troubles, de malaises, de mal-être, et de douleurs invalidantes ou gênantes… sans pour autant que nous soyons franchement malades.

Pour autant, quand nous faisons une analyse sanguine, il est rare que le laboratoire mette en évidence un déficit sanguin de magnésium… En effet, le magnésium sanguin (prioritaire dans l’affectation des ressources) ne signale de déficits que quand ceux-ci sont très élevés et que les réserves sont très basses. Et beaucoup de nos généralistes en concluent souvent que tout va très bien comme cela du côté du magnésium.

Il est toutefois intéressant de noter que les médecins spécialistes de la question ne partagent pas tout à fait ce point de vue. Différentes publications plus ou moins récentes permettent de mettre en évidence des déficits significatifs en magnésium malgré des taux sanguins parfaitement normaux.

Comment cela est-il possible ?

Un magnésium inaccessible et caché

Cela provient du fait que le magnésium ionisé (Mg2+) dissout dans le sang ne représente qu’environ 1% des réserves totales de notre corps en magnésium (environ 25 g). Plus d’un tiers du magnésium se trouve à l’intérieur des cellules dans différents organes, et le reste se trouve dans la structure de nos os…

Les médecins ont démontré que l’on pouvait être en déficit érythrocytaire (dans les globules rouges) alors que les analyses plasmatiques (dans le liquide du sang) étaient normales.

Différents types de tests

Pour pallier aux insuffisances des examens courants, les médecins ont mis au point différents examens plus complexes et notamment :

  • test de charge par perfusion,
  • test thérapeutique de charge,
  • test urinaire…

Test de charge par perfusion

Le test de charge par perfusion est considéré comme le plus précis, mais également comme le plus complexe à mettre en œuvre. Il consiste à injecter pendant plusieurs heures sous forme de perfusion une dose de magnésium directement dans le sang du patient et à mesurer ensuite l’excrétion du magnésium dans les urines pendant 24 à 48h. Si le patient avait des réserves de magnésium faible, il va les reconstituer à la faveur de la perfusion et les rejets urinaires vont être faibles. Par contre, si le patient avait des réserves suffisantes, l’essentiel du magnésium va être rejeté.

C’est un test réalisé dans les services hospitaliers spécialisés et très peu praticable en routine.

Test thérapeutique de charge

Le test thérapeutique de charge (Dr Thérèse Ducroux, Hôpital des Enfants Malades) consiste à faire absorber par voix orale une dose de magnésium (100 à 200 mg/jour suivant le poids du patient) et, éventuellement, de vitamines B6 pendant deux à quatre mois et de vérifier si les symptômes disparaissent. Une deuxième vérification consiste à arrêter le traitement et à constater si les symptômes réapparaissent au bout de deux mois environ.

C’est donc un test assez empirique, mais qui peut être très efficace…

L’inconvénient majeur de cette méthode est qu’elle est basée sur les sensations (sur des réactions biologiques à impact rapide, dans le meilleur des cas) et qu’elle ne permet absolument pas de vérifier si besoins structurels (ceux qui sont les moins prioritaires) sont couverts.

Test urinaire

Le test urinaire permet de vérifier que les excrétions (en l’absence de problèmes physiologiques – reins notamment) sont dans une fourchette acceptable estimée de 150 mg par jour (plancher) à 200 (voire 250) mg/j (plafond), ce qui ne représente qu’une fraction du magnésium alimentaire puisque plus de la moitié est évacuée directement par les selles.

C’est un test qui peut être réalisé en laboratoire d’analyses médicales de quartier, sous réserve que le patient recueille soigneusement ses urines de 24h.

En l’absence de moyen de mesure simple de la concentration en magnésium, ce test n’est pas utilisable à domicile.

Rappelons au passage que la France et l’Union Européenne ont fixé une limite maximale journalière de consommation sous forme de supplément à 250 mg/jour pour les adultes.

Pour mémoire, il convient de citer également qu’il existe d’autres tests visant à mesurer la concentration en magnésium directement à l’intérieur des cellules… Ils ne sont utilisés qu’en laboratoires de recherche.

Conclusion

Au final, à titre individuel, le « test thérapeutique de charge » peut être utilisé qui consiste simplement à prendre un supplément de 100 à 200 mg/jour (selon le poids) et à constater si la situation s’améliore sur le plan des symptômes à court terme de déficit en magnésium.

C’est souvent ce que font la majorité des personnes sensibilisées à cette question : c’est la meilleure méthode actuellement.

En veillant à une absorption suffisante de magnésium, nous nous porterons beaucoup mieux, et nous prendrons soin de la santé de nos os en contribuant à prévenir l’ostéopénie et, a fortiori, l’ostéoporose…

Sources :

Magnésium et activité physique,

Dr Rainer W. Bielinski,

Rev Med Suisse 2006, n° 74, 26/07/2006

Dossier : Le magnésium

Pr Dr Isabelle ROYER, Service de Médecine Interne, Hôpital Avicenne – Bobigny 22/05/2000

Le magnésium aujourd’hui et demain !

Dr Fabienne Joanny

De Borée, 2015

Équilibre hydro-électrolytique

Dr Philippe DEQUIEDT

Lavoisier, 2011

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Cet article a 2 commentaires

  1. Anne

    Bonjour,
    Je suis d’accord à 100 % avec votre descriptif de l’action du magnésium et de son manque. Dès que j’en prends, je ressens un bien être comme un anti dépresseur. De plus, étant de nature constipée, ce problème est réglé pendant toute la durée de la cure. C’est incroyable ! Mais…malheureusement…l’effet ne dure pas longtemps, en tout cas chez moi. J’ai fait des recherches et j’ai découvert que le sang SATURE au-delà de 21 jours. Etes-vous d’accord avec cela ? C’est dommage, j’aimerais être aussi paisible plus longtemps. Ce qui m’intrigue, c’est qu’une personne m’a révélé qu’elle en prend toute l’année, alors qu’en est-il réellement ?

    Je vous serais très reconnaissante de me dire ce que vous en pensez et dans cette attente, je vous souhaite une belle journée.
    Merci d’avance.
    Cordialement

    Anne

    1. HomNes

      Bonjour Anne,
      Le magnésium est un minéral soluble dans l’eau : cela signifie que notre corps en a besoin tous les jours pour bien fonctionner.
      Le taux sanguin est très finement régulé, et si nous en manquons (un peu), le corps va en chercher dans les (toutes petites) réserves que nous avons, les vidant rapidement, ce qui entraîne toutes sortes de petits problèmes.
      Il est donc important d’avoir des apports suffisants tous les jours.
      Quand, après un déficit, on augmente les apports, on sent effectivement un mieux-être rapide, en comparaison du léger mal-être lié au déficit.
      Alors, bien sûr, on s’habitue à cette amélioration… ce qui ne veut pas dire qu’elle n’est plus présente.
      Il est tout à fait possible d’avoir des apports suffisants toute l’année par l’alimentation (j’en parle dans d’autres articles et dans mon livre). Par contre, ce n’est pas automatique, et il faut faire les calculs d’apports en fonction de son alimentation.
      La question de la sérénité peut s’aborder d’innombrables façons : le déficit en magnésium n’est pas favorable, comme vous le confirmez.
      Mais le rapport à soi-même est souvent déterminant (mais c’est une autre histoire, de long terme).
      Pour ce qui concerne la digestion, il y a d’autres manières complémentaires de l’améliorer, notamment en modulant les apports de fibres (qui peuvent jouer un rôle important) et la quantité d’eau de boisson.
      Il s’agit d’expérimenter en fonction de ce qui vous convient, et en fonction des circonstances, également.

      En vous souhaitant tout le meilleur, et une excellente santé osseuse : le meilleur moment pour s’en occuper, c’est maintenant !
      Prenez soin de vous !

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