Ostéoporose – elle peut être mortelle : comment éviter ce cauchemar cruel ?

Ostéoporose – elle peut être mortelle : comment éviter ce cauchemar cruel ?

Peut-on mourir de l’ostéoporose ?

La réponse est « positive » : Oui, on peut décéder des conséquences mortelles de l’ostéoporose !

En effet, une ostéoporose non traitée double les risques de décès à âge comparable et diminue considérablement l’espérance de vie.

Voici quelles sont les solutions possibles.

Par Luc LALLEMAND, Docteur en évaluation de politique de santé

Plan de l’article : peut-on mourir de l’ostéoporose ?

  • Résumé : peut-on mourir de l’ostéoporose ?

  • Des perspectives glaçantes…

  • L’ostéoporose diminue nettement l’espérance de vie !

  • Des statistiques de mortalité épouvantables

  • Soigner les os poreux…

  • Grandeur et servitude des médicaments

  • On peut mourir de l’ostéoporose

  • Conclusion : Prévenir plutôt que guérir (ou mourir de l’ostéoporose)

  • Sources sur la mortalité de l’ostéoporose

une espérance de vie réduite : on peut mourir de l'ostéoporose

Résumé : peut-on mourir de l’ostéoporose ?

On peut mourir de l’ostéoporose.

Oui, l’ostéoporose diminue fortement l’espérance de vie en raison, notamment, des conséquences de fractures mortelles.

Les traitements médicaux permettent de faire face à l’urgence et diminuent les risques de fractures, au prix d’effets secondaires parfois importants chez une petite minorité de malades.

Plutôt que « guérir », mieux vaut donc prévenir très tôt en renforçant son ossature (calcium, magnésium, protéines, vitamine D et – surtout – exercice physique)…

Des perspectives glaçantes…

Tout le monde sait que l’on peut mourir des conséquences de l’ostéoporose.

Par exemple, nous savons que les suites d’une fracture de la hanche sont gravissimes.

Une fraction importante de personnes ayant subi une fracture de la hanche (très souvent liée à l’ostéoporose) décède rapidement : 1 femme sur 5 et 2 hommes sur 5 décèdent dans l’année qui suit cette fracture selon une étude de 2013 (et donc on peut en mourir).

Même si l’ostéoporose n’est pas un cancer, les conséquences peuvent être identiquement fatales et mortelles : on peut en mourir.

L’ostéoporose diminue nettement l’espérance de vie !

En outre, la durée, l’espérance de vie des fracturés de la hanche (suite à une ostéoporose, en général) est réduite en moyenne de :

  • 4 ans pour les femmes et
  • 5 ans pour les hommes relativement à des populations comparables…

D’autres études ont également montré une diminution significative de l’espérance de vie chez les personnes ayant subi une fracture vertébrale, ou une fracture de l’avant-bras, qui sont également la conséquence de l’ostéoporose…

Une diminution rapide de la densité osseuse, ou même une densité osseuse faible (ostéopénie), sont également des facteurs ayant un impact négatif sur l’espérance de vie.

Enfin, avant de décéder, les fracturés de l’ostéoporose et de l’ostéopénie, connaissent des douleurs et des invalidées longues et pénibles qui diminuent également leur espérance de vie en autonomie.

Des statistiques de mortalité épouvantables

Une étude réalisée en 2022 a estimé le nombre de décès directement liés à une densité osseuse basse à 438.000 et le nombre indirect à 301.000 décès supplémentaires au plan mondial en 2019.

En outre, le nombre d’années de vie de bonne qualité perdues était estimé à 16.647.000 années (directement) et 9.808.000 (indirectement), toujours en 2019.

Les cinq pays les plus touchés étaient dans l’ordre décroissant :

  • l’Inde,
  • la Chine,
  • les États-Unis,
  • le Japon,
  • l’Allemagne.

Soigner les os poreux…

Il est donc important de traiter les personnes ayant des os fragiles, les personnes atteintes d’une ostéoporose.

Un médecin spécialiste titrait d’ailleurs un de ses articles dans la presse professionnelle : « Ostéoporose : traiter ou faire décéder deux fois plus ».

A cet effet, il existe différentes familles de médicaments pour soigner et traiter l’ostéoporose.

Toutefois, les médicaments qui permettent de traiter l’ostéoporose peuvent avoir des effets secondaires fort éprouvants et même très graves. Et il est particulièrement pénible et injuste de subir ces effets quand on est sous traitement.

Grandeur et servitude des médicaments

Mais les malades ne sont pas traités pour le simple plaisir de les traiter, pour une volonté de leur faire dépenser leur argent, ou celui de la Sécurité Sociale. Si les médicaments (malgré les inconvénients qu’ils présentent) sont utilisés, s’ils sont autorisés, c’est que leurs bénéfices surpassent leurs inconvénients pour la grande majorité des patients.

Un traitement bien mené va en effet permettre de réduire les risques de fractures. Un traitement bien mené, c’est un traitement ajusté en fonction des tolérances du patient, en fonction de ce que sa biologie accepte et n’accepte pas. C’est un traitement mis en place et ajusté en accord entre le patient et son médecin.

C’est en effet sur le critère de réduction des risques de fractures que les médicaments sont homologués : les études réalisées montrent des réductions de risques d’environ 40%. Une division par deux ou presque, ce qui est loin d’être négligeable.

Ce n’est certes pas la panacée, et les médicaments ne vont pas permettre au patient de guérir, c’est-à-dire de récupérer des os en parfait état : le patient aura des os consolidés, un peu comme un mur que l’on aurait renforcé en y ajoutant du ciment et des étais…

Les faiblesses seront réduites, mais ne seront pas éliminées…

On peut mourir de l’ostéoporose

Le médecin va agir comme un réparateur d’urgence (pour éviter les aggravations brutales, car on peut mourir d’une fracture liée à de l’ostéoporose). Il ne peut pas agir comme un architecte qui a tout son temps pour restaurer un bâtiment ancien…

Car certaines fractures (hanches, vertèbres) entraînent un tel choc sur la biologie de corps humains déjà fragilisés qu’une fraction importante (20% et plus) des fracturés décède dans l’année qui suit.

En outre, parmi les personnes qui ne meurent pas rapidement, beaucoup d’entre elles subissent des infirmités, des pertes d’autonomie, des douleurs durables ou permanentes, un moral en chute libre…

Les fractures de l’ostéoporose entraînent une fatigue intense, qui peut aller jusqu’à une fatigue de vivre…

Donc l’ostéoporose est vraiment une maladie grave qu’il ne faut pas prendre à la légère.

Nous allons donc voir maintenant comment la stopper notamment par des comportements protecteurs contre l’ostéoporose, des comportements qui favorisent la reminéralisation osseuse.

Conclusion : Prévenir plutôt que guérir (ou mourir de l’ostéoporose)

C’est pour cela que nous avons tous intérêt à nous y prendre à l’avance, pour éviter d’être contraint dans une situation d’urgence. Car dans de telles circonstances, il faut prendre des décisions douloureuses mais indispensables, compte tenu de l’état des lieux, compte tenu de l’état du squelette…

Et parfois, il est beaucoup trop tard, car on peut mourir des conséquences de l’ostéoporose.

L’ostéoporose diminue nettement notre espérance de vie : elle peut vraiment être mortelle !

Et pour s’y prendre à l’avance, il n’est jamais trop tôt : nous pouvons prendre les bonnes habitudes pour compenser les déficits trop fréquents qui conduisent à l’ostéopénie, puis à l’ostéoporose.

On sait en effet, selon les études de l’ANSES, que :

Les recommandations sont simples : adaptons nos consommations de calcium, de magnésium, de vitamine D, de sel, de protéines et bougeons-nous !

Parce que les os, c’est comme les muscles : pour les renforcer, il faut les bien nourrir et les stimuler.
Si on les nourrit bien sans les stimuler, on ne fait pas de muscle, on ne fait pas d’os : on fait du gras…

Pour en savoir plus et vous protéger, j’ai préparé un livret « Comment reminéraliser mes os en 8 étapes ». Demandez gratuitement votre exemplaire en bas de la page, à la fin de l’article.

Prenez soin de vous : vous en valez la peine !

Sources sur la mortalité de l’ostéoporose

Osteoporosis: Treat or Let Die Twice More Likely, Tuan V Nguyen, Ego Seeman, Journal of Bone and Mineral Research, Volume 30, Issue 9, pages 1551–1552, septembre 2015

Life Expectancy in Patients Treated for Osteoporosis: Observational Cohort Study Using National Danish Prescription Data, Bo Abrahamsen,Clive Osmond, Cyrus Cooper, Journal of Bone and Mineral Research, Volume 30, Issue 9, pages 1553–1559, September 2015

Excess mortality attributable to hip-fracture: a relative survival analysis. Frost SA, Nguyen ND, Center JR, Eisman JA, Nguyen TV. Bone. 2013; 56(1):23–9.

Pongchaiyakul C, Nguyen ND, Jones G, Center JR, Eisman JA, Nguyen TV. Asymptomatic vertebral deformity as a major risk factor for subsequent fractures and mortality: a long-term prospective study. J Bone Miner Res. 2005; 20(8):1349–55.

Nguyen ND, Center JR, Eisman JA, Nguyen TV. Bone loss, weight loss, and weight fluctuation predict mortality risk in elderly men and women. J Bone Miner Res. 2007; 22(8):1147–54.

Teng, Z., Zhu, Y., Teng, Y. et al. The analysis of osteosarcopenia as a risk factor for fractures, mortality, and falls. Osteoporos Int 32, 2173–2183 (2021).

Yuyan Shen, Xin Huang, Junyun Wu, Xiling Lin, Xiao Zhou, Zhiang Zhu, Xiaowen Pan, Jingya Xu, Jie Qiao, Tianyue Zhang, Linxia Ye, Hongwei Jiang, Yuezhong Ren, Peng-Fei Shan, The Global Burden of Osteoporosis, Low Bone Mass, and Its Related Fracture in 204 Countries and Territories, 1990-2019, Front. Endocrinol., 20 May 2022, Sec. Bone Research, Volume 13 – 2022

A Bajard, A Sarciron, P Krolak-Salmon, C. Mouchoux, T. Novais, Prise en charge de l’ostéoporose chez le patient âgé hospitalisé : identification de pistes d’amélioration multidisciplinaires, Le Pharmacien Clinicien, Volume 57, N° 4, Décembre 2022, Page e83

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Nouvelle Édition (2022)

Cet article a 4 commentaires

  1. Gautraud

    Bonjour madame ayant de l’ostéoporose depuis 5 ans je suis sous traitement actonel combi et j’ai fait 4 fracture en 4 ans ‘ don’t une au radius qui m’a laissé de algodistophie j’ai très mal cervical merci cordialement…..

    1. Homnes

      Bonjour Madame,
      Je suis navré pour vous pour vos douleurs liées à ces méchantes fractures.
      Il est très important pour vous de trouver le moyen d’atténuer ces douleurs qui doivent vous rendre la vie bien plus difficile qu’elle ne devrait.
      Il existe des moyens très efficaces pour atténuer les douleurs, à notre époque.
      Parlez en autour de vous, et notamment à votre médecin et à votre kiné : ils pourront certainement vous orienter ou vous indiquer vers qui vous tourner.
      Peut-être aussi auriez-vous intérêt à travailler votre équilibre, mais vous le faites déjà, sans doute…
      Je vous souhaite un bon rétablissement !

  2. CHOMPRET

    bonjour, ma sœur est hospitalisée à la suite de douleurs terribles dans le dos, le sternum . Le diagnostique est une ostéoporose stade 3. Elle a 4 vertèbres à diverse étage qui se sont effritées ce qui provoque un tassement. Son coccyx ,le sacrum sont également effrités et tassés. Le sternum est très perforé et 8 cotes sont fracturées. Son diaphragme est complètement enflammé ce qui la fait énormément souffrir et la gène pour respirer. Elle est sous perfusion pour alléger ses souffrances. On va lui mettre un corset. J’aimerai savoir comment va t’on réparer les dégâts que lui a fait cette maladie. Car je ne pense pas que en lui donnant un traitement contre l’ostéoporose et des calmants que cela va se réparer. Existe t’il un moyen elle vient d’avoir 62 ans je fais tout pour rester enjouée, je lui dis que cela va s’arranger mais j’ai très peur. Merci d’avance pour votre réponse.

    1. HomNes

      Bonjour Mme Chompret,

      Je vous remercie pour votre confiance, et je compatis avec les douleurs de votre soeur, et avec les vôtres, par contrecoup.
      C’est une ostéoporose très avancée que vous décrivez.
      Les fractures à la cage thoracique sont très douloureuse : je le sais par expérience personnelle, et cela rend la respiration fort pénible.
      Dans un premier temps, il convient, bien sûr, comme vous le savez, de faire en sorte que les fractures se consolident.
      Cela nécessite beaucoup de calme, et il convient aussi d’apporter aux os tous les nutriments dont ils ont impérativement besoin pour se ressouder et notamment calcium, vitamine D, protéines, magnésium…
      Pour pouvoir répondre à la question sur la réparation, il convient de voir la patiente, de l’examiner (ce qui ne peut pas se faire à distance).
      Cela dépend aussi beaucoup de la possibilité que la patiente a de rester calme pour que les soudures osseuses se passent bien (cela prend plusieurs semaines). Le corset va aider en permettant de maintenir une position aussi correcte que possible.
      Une fois les fractures consolidées, il est impératif d’éviter que cela recommence : des précautions sont à prendre pour éviter les sollicitations trop fortes.
      Compte tenu de l’avancement de l’ostéoporose, il faudra le plus vraisemblablement un traitement médical (médicament) pour solidifier le squelette de manière artificielle, puisque la stimulation mécanique est risquée dans le cas de votre soeur (risque de nouvelle fracture).
      Il convient que votre soeur en discute avec les médecins qui la suivent pour savoir ce qui lui est le plus adapté : plusieurs solutions sont envisageables en fonction des contraintes spécifiques de la patiente.
      Bien sûr, pour mettre plus de chances de son côté, une amélioration des comportements préventifs sera une excellente mesure.
      Si cela peut vous rassurer, de tels problèmes sont déjà arrivés à de nombreuses femmes, et certaines d’entre elles (pas toutes) continuent à apprécier leur vie malgré ces épreuves.

      Si je peux me permettre d’attirer votre attention sur votre cas, il conviendrait que vous fassiez vous-même (ainsi que les femmes de votre famille de la même génération) un bilan osseux, car il est très possible que vous partagiez certains facteurs de risques avec votre soeur : il serait bon que vous preniez les choses en main avant qu’elles ne s’aggravent si jamais vous étiez en situation de déminéralisation progressive.
      J’imagine que vous serez d’accord pour dire que mieux vaut prévenir que guérir dans un cas comme celui-ci.
      Et je ne doute pas que votre soeur aurait préféré s’y prendre plus tôt pour éviter son sort actuel.
      Encore merci pour votre confiance.

      Bon accompagnement de votre soeur et prenez soin de vous !

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