Pourquoi Sa Majesté Britannique veut donner de la vitamine D à toute sa population

Pourquoi Sa Majesté Britannique veut donner de la vitamine D à toute sa population

Vitamine D R-URésumé

Le Ministère de la Santé britannique a commandé un rapport à un Comité de médecins experts en nutrition et santé publique.Le projet préconise la vitamine D pour toute personne âgée de plus d’un an. Il s’agit de lutter contre l’ostéoporose, l’ostéomalacie, des douleurs et faiblesses musculaires ainsi que le rachitisme chez les enfants. Qu’attendons-nous pour étudier la question et adopter une mesure simple et efficace de prévention ?

Préoccupé par la vitamine D

Le Ministère de la Santé britannique s’interroge depuis des années sur la question des apports en vitamine D. Aussi, en 2010, il a commandé un rapport à un Comité d’Experts, le Comité Scientifique Consultatif sur la Nutrition (SACN). Il s’agit d’examiner les connaissances scientifiques sur les liens entre le niveau sanguin de vitamine D et un certain nombre de maladies (santé des muscles et du squelette, maladie cardiaque, diabète de type 1, cancer, sclérose multiple).

Un projet de rapport a été publié en juillet 2015 destiné à entamer un débat et à recueillir les avis et suggestions d’amélioration des recommandations. Une nouvelle version du rapport, le rapport définitif, devrait être publié en mai 2016. Il intégrera les remarques issues du débat national.

Un rapport pédagogique

Dans un premier temps, le rapport rappelle :

Le rapport mentionne ensuite les objectifs de l’étude : vérifier si les recommandations actuelles sont cohérentes avec les modes de vie, en prenant en compte les concentrations sanguines réelles, les concentrations sanguines souhaitables, les liens entre la concentration sanguine et les états de santé dans les différentes âges de la vie, la contribution solaire à la production cutanée de vitamine D (et les risques liés au soleil), les risques liés à l’excès de vitamine D…

Le rapport indique que :

  • la concentration sanguine de vitamine D évolue avec les saisons car la peau ne produit de vitamine D ni en automne, ni en hiver : au Royaume-Uni, la production recommence à partir du mois de mars pour s’arrêter au mois d’octobre ;
  • de faibles concentrations sanguines de vitamine D sont associées au rachitisme (défaut de minéralisation) chez les enfants, à l’ostéomalacie (rachitisme de l’adulte) chez les adultes, à des risques de chutes et de fractures plus élevés chez les personnes âgées, à des faiblesses musculaires ;
  • les études réalisées sur les liens entre vitamine D et d’autres questions de santé (santé orale, santé reproductive, cancer, maladies cardiovasculaires, hypertensions, infections, maladies auto-immunes, DMLA : dégénération maculaire liée à l’âge = un problème grave de vision, santé neuropsychologique) ne permettent pas de tirer de conclusions définitives ;
  • il existe des incertitudes sur le seuil de concentration sanguine recommandée à retenir pour la vitamine : entre 20 et 30 nmol/l de 25(OH)D, ce qui a conduit à retenir le seuil de 25 nmol/l.

Pour ce qui concerne les excès de vitamine D, le rapport indique que ce qui est à craindre est une hypercalcémie (excès de calcium sanguin) car aucune autre conséquence négative de la vitamine n’est correctement documentée. Les risques de toxicité apparaissent au-delà de 300 nmol/l de 25(OH)D.

Les recommandations finales du projet de rapport

Finalement, le rapport préconise que le niveau cible de vitamine D sanguine soit de 25 nmol/l de 25(OH)D, ce qui implique un apport oral journalier estimé à 10 microgrammes/jour de vitamine D pour les personnes de plus de 1 (un) an (y compris les femmes enceintes ou allaitantes, y compris les personnes ayant des peaux sombres) et à 8,5-10 microgrammes/jour pour les enfants moins d’un an. Ces recommandations sont valables tout au long de l’année que ce soit en hiver (peu de soleil) ou en été (plus de soleil).

Il ne s’agit là que des conclusions provisoires. Il est vraisemblable qu’elles évolueront peu, d’ici au mois de mai 2016.

Nous vous tiendrons au courant.

Conclusion

La situation de la population française, canadienne ou belge est-elle vraiment différente de la situation britannique ? Certes, nous avons un peu plus de soleil, en moyenne, car le nord de la France, la Belgique et le Canada ont des conditions d’ensoleillement fort proches de celles du sud de l’Angleterre. Certes, notre alimentation est différente, mais nous mangeons sans doute moins de poisson que les britanniques… Une partie importante de la population française a une peau plus foncée que la population britannique, nécessitant une exposition solaire plus intense.

Pour autant, une grande partie d’entre nous reçoit fort peu de soleil aux heures où les rayons UVB sont efficaces au printemps et en été : nous nous protégeons du soleil avec des crèmes et des maquillages, ou il nous arrive souvent de ne pas sortir au soleil de midi quand nous travaillons ou même quand nous ne travaillons pas…

Le soleil est un facteur de vieillissement de la peau dont il est nécessaire de tenir compte dans nos choix.

Bref, il semble que la position du Comité sur l’Alimentation nous concerne tous, nous aussi.

Pensons à être plus vigilants sur nos apports de vitamine D pendant les saisons moins ensoleillées au minimum, et idéalement toute l’année.

Sources

Draft Vitamin D and Health report, Professor Hilary Powers, Scientific Advisory Committee on Nutrition, Londres, 2015

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