Pourquoi l’inflammation chronique est l’ennemie de nos os
Résumé :
L’inflammation chronique fait le lit de l’ostéoporose, comme celui d’autres maladies de dégénérescence. S’il convient, bien sûr, de soigner les maladies à l’origine d’une inflammation passagère ou chronique, nos comportements (exercice, sommeil, alimentation, hygiène mentale…) ont également un impact déterminant, particulièrement quand nous prenons de l’âge…
L’inflammation fragilise les os
Depuis quelques années, des articles scientifiques montrent que plus le niveau d’inflammation d’un organisme est élevé, plus le risque de fracture ostéoporotique existe.
Mais qu’entend-on par inflammation ?
Quand on s’est foulé la cheville ou que l’on a été piqué par un insecte, le corps répond par une inflammation. En médecine, il s’agit de la réponse du corps (humain en particulier) à une agression impliquant rougeur, gonflement, chaleur, douleur et difficulté de fonctionnement.
Le « mécanisme » biologique consiste à faire gonfler les vaisseaux sanguins (d’où la rongeur et le gonflement des tissus) à proximité de l’agression pour accélérer les réactions de réparation (qui fonctionnent mieux si la température est plus élevée et si les produits de réparation sont en quantité importante). Le gonflement entraîne logiquement une plus grande difficulté de la cheville à se mouvoir et une douloureuse compression des tissus.
Utile à court terme, dangereuse à long terme
Ainsi, les inflammations sont fort utiles, à l’origine : il est important que le corps se mobilise pour se réparer quand il est agressé, que les tissus distendus de la cheville foulée se remettent en place, que les bactéries et les virus qui nous assaillent soient détruits…
Par contre, il y a problème quand l’inflammation perdure très longtemps, quand l’intervention d’urgence ne se termine jamais : certaines cellules impliquées dans les mécanismes inflammatoires (les macrophages, sortes de globules blancs) produisent des toxines (en particulier des dérivés réactifs de l’oxygène comme les radicaux libres) qui endommagent les cellules et tissus proches…
A long terme, les inflammations chroniques font le lit des cancers, de l’athérosclérose… et aussi de l’ostéoporose (et de l’ostéopénie).
En effet, plusieurs études récentes ont montré que des personnes âgées ayant un niveau inflammatoire élevé (caractérisé par des marqueurs inflammatoires en concentration élevée dans le sang) avaient des risques de fractures 2 à 5 fois plus élevés que des personnes du même âge avec des niveaux inflammatoires normaux.
D’où viennent ces inflammations chroniques ?
Les causes peuvent être multiples, liées en particulier à toutes sortes de pathologies chroniques, que le corps n’arrive pas à surmonter : maladies auto-immunes (arthrite, lupus, psoriasis…), infections chroniques, conséquences d’opérations et en particulier de transplantation…
Le vieillissement est également une cause d’inflammation : un certain nombre de cellules fonctionnent moins bien et produisent des radicaux libres qui vont endommager les tissus avoisinants.
Le patient peut aussi avoir un impact important par ses comportements : épuisement, anorexie, obésité, taux de cholestérol élevé, hypertension, tabac, alcool, malnutrition…
Que peut-on faire ?
Si l’on est malade, il convient en premier lieu de se soigner pour revenir à un état de bonne santé. C’est évident, et c’est la première question à traiter…
Par contre, un certain nombre de causes d’inflammation chronique relèvent, au moins en partie, de traitements comportementaux sur lesquels nous pouvons agir :
– notre poids (revenir à un poids normal : IMC < 25),
– notre sommeil (autour de 8 h par jour),
notre alimentation (régime méditerranéen ou régime crétois par exemple),
– notre tension mentale et psychologique (être en paix avec soi-même et avec les autres),
– nos émotions négatives (qui peuvent induire des comportements défavorables notamment dans l’alimentation et le sommeil),
– notre activité physique (qui contribuera aussi à renforcer nos os)…
Ce qui nous renvoie à la série de dix articles écrits sur la santé durable…
Soyons notre meilleur(e) ami(e) !
Bref, à long terme, notre équilibre de vie joue un rôle important sur l’état inflammatoire de notre corps, et donc sur la porosité (ostéoporose) et sur la fragilité (oestéopénie) de nos os.
Cultivons notre plaisir de vivre en prenant soin de nous-même, en étant notre meilleur(e) ami(e) !
Sources :
Inflammatory markers and risk of hip fracture in older white women: the study of osteoporotic fractures, Barbour KE1 et alii, J Bone Miner Res. 2014 Sep;29(9):2057-64
Inflammatory Markers and the Risk of Hip Fracture: The Women’s Health Initiative, Barbour Kamil E. et alii., J Bone Miner Res. 2012 May; 27(5): 1167–1176.
Inflammatory markers and incident fracture risk in older men and women: the Health Aging and Body Composition Study, J Bone Miner Res. 2007 Jul;22(7):1088-95.
Inflammation–cancer link confirmed, Nature Reviews Immunology 2008;8(7):494
Evolutionary medicine and chronic inflammatory state—known and new concepts in pathophysiology, Straub Rainer H., J Mol Med (Berl). 2012 May; 90(5): 523–534.
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